La chirurgie ?
La chirurgie est proposée le plus souvent après échec des traitements médicaux (rééducation avec assouplissement de la chaine postérieure et semelles orthopédiques).
Les gestes chirurgicaux sont principalement osseux avec des gestes d’ostéotomies qui conservent les articulations. Ces ostéotomies permettent de réaxer le talon et/ou de diminuer la verticalité de l’avant pied .
On peut être amené à réaliser des arthrodèses ( = blocages articulaires) dans une position plus favorable sur des articulations devenues très atteintes.
Bien souvent on peut associer des gestes sur les parties molles (aponévrose plantaire, tendons) ou sur les griffes d’orteils.
GESTES D’OSTEOTOMIES
– Métatarsiennes :
Des ostéotomies (coupes osseuses spécifiques) sont réalisées au sommet de la déformation pour corriger le pied creux ou à distance pour traiter les conséquences.
Par exemple, des ostéotomies à la base des métatarsiens ou au niveau de leurs parties distales (proches des appuis douloureux) permettent de diminuer les douleurs d’hyper appui antérieurs.
– Calcanéennes :
Les ostéotomies permettent de corriger la déviation éventuelle du talon pour le ré-axer.
GESTES DE TARSECTOMIE ANTERIEURE
Il s’agit d’une coupe spécifique dans le médio pied ou de résection arthrodèse médiotarsienne (ablation de certains os du tarse suivi d’une arthrodèse) permettant de corriger la déformation à son sommet dans le médio-pied.
GESTES D’ARTHRODESE
L’arthrodèse du talon (sous-talienne) complémentaire peut être nécessaire si l’articulation est arthrosique ou/et déviée.
GESTES ASSOCIES
– Sur les parties molles
Un allongement du tendon d’Achille et/ou une section de l’aponévrose plantaire peuvent être nécessaires en cas de rétraction.
– Sur les déformations d’orteils
La correction des déformations d’orteils est indispensable et passe par des gestes complémentaires spécifiques associant arthrolyse, transferts tendineux, ténotomies voire résections arthroplastiques ou arthrodèses interphalangiennes.
Qu'est ce que je risque ? Quelles sont les complications ?
La liste ne peut être exhaustive et ne rapporte que les complications les plus fréquentes. Elles varient aussi selon le terrain (augmentées chez les diabétiques, les fumeurs, les patients souffrant d’une mauvaise circulation veineuse et artérielle …)
En plus des complications inhérentes à toute chirurgie il existe des complications spécifiques au traitement chirurgical des pieds plats.
Au cours de l’intervention :
La qualité osseuse propre à chacun rend parfois difficile la fixation des différentes coupes osseuses contrariant les plans chirurgicaux.
La reprise de l’appui sera différée à 6 semaines.
Après l’intervention :
- Au cours des 6 premières semaines
Le débricolage du matériel ou les fractures post opératoires sont rendues possible par la fragilité de votre os après la chirurgie. Celle-ci se surajoute à une fragilité peut-être déjà préexistante. C’est pour cela qu’une botte en résine vous a été réalisée, elle permet d’éviter les traumatismes et diminue les contraintes durant la période de consolidation osseuse.
L’hématome, est favorisé par certains médicaments et des troubles de la coagulation sanguine. Il favorise d’autres complications comme les troubles cicatriciels, l’infection, la raideur et l’œdème. Il ne nécessite que rarement une reprise chirurgicale pour évacuation et cède aux glaçages répétés et à la surélévation.
Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent nécessiter une reprise chirurgicale en cas de risque d’infection jugé trop important par votre chirurgien.
- Après les 6 premières semaines
L’œdème (le gonflement) et la raideur sont des suites presque normales de ce type de chirurgie mais varient de façon très importante d’une personne à une autre. Plus la chirurgie est complexe plus ces 2 complications augmentent. Pour diminuer au maximum leur apparition il faut respecter scrupuleusement les consignes fournies par votre chirurgien (cf. « éviter l’apparition de l’œdème » et « auto rééducation »). La disparition complète de ces symptômes peut parfois être longue (6 à 12 mois).
Les pseudarthroses (absence définitive de consolidation) et/ou retards de consolidation. Ce risque est loin d’être minime. On le retrouve dans 10 à 20 % des blocages de médio et arrière- pied.
La nécrose osseuse. Il s’agit de la mort d’un os par atteinte de sa vascularisation.
- Après la première année
L’arthrose et la récidive de la déformation.
Et après, qu'est ce que je peux faire ? Qu'est ce que je dois faire ?
Les suites opératoires sont longues sur ce type de pathologie. Elles varient en fonction de l’importances des gestes réalisés et de l’importance de la déformation en pied plat initiale.
L’appui sera interdit pendant 6 semaines avec l’utilisation de cannes anglaises et d’un traitement anticoagulant de couverture.
Quelles suites puis-je espérer ?
Plus la déformation est importante moins le résultat sera favorable.
Questions fréquentes ...
Faut-il m’opérer ?
Cela dépend de différents facteurs :
- L’âge
- Les comorbidités associées : TABAC, DIABETE, mauvaise circulation …
- Les objectifs fonctionnels et sportifs
- Le travail
Tous ces critères vont permettre à votre chirurgien d’envisager la meilleure solution pour vous.
Quel type d’anesthésie vais-je avoir ?
Tout est envisageable, il n’y a, à ce jour, aucun consensus dans la prise en charge anesthésique pour ce type de chirurgie. Tous les types d’anesthésie sont possibles :
- L’anesthésie générale
- La rachianesthésie (seulement les jambes)
- L’anesthésie locorégionale (seulement le pied et la cheville)
L’anesthésie la plus adaptée à votre cas vous sera proposée par l’anesthésiste au cours de la consultation préopératoire.
Est-ce que ça fait mal ?
La chirurgie du pied plat a fait de nombreux progrès depuis une dizaine d’année.
Bien souvent cette chirurgie sera sur une hospitalisation de courte durée car la douleur est bien souvent peu importante mais la douleur est une notion très subjective (propre à chacun) raison pour laquelle il est très difficile de répondre à cette question. Toute chirurgie est douloureuse (il s’agit d’une agression pour l’organisme) mais il existe de nombreuses méthodes afin de prévenir cette douleur :
- En péri opératoire des compléments d’analgésie peuvent être réalisés (infiltration d’anesthésiques locaux, blocs ou mise en place de cathéters …)
- Prendre à titre systématique le traitement antalgique prescrit notamment les 5 premiers jours. Il ne faut pas attendre d’avoir mal car il est plus facile d’empêcher la douleur d’arriver que de la stopper une fois survenue.
- Prendre le traitement anti-inflammatoire associé pendant les 5 premiers jours.
- Respecter les consignes permettant d’éviter l’apparition de l’œdème (effort inadapté, position pied pendant, surélévation systématique du pied …)
Est-ce que je dois envisager une convalescence ?
NON, le port de la botte en résine sans appui ne rend pas obligatoire cette convalescence. Le premier mois des aides pour les déplacements habituels (courses et autres) sont parfois à prévoir.
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