Comment se déroule la chirurgie ?
La chirurgie de l’arthrose sub talaire n’est que le fruit d’une discussion avec le chirurgien sur les différentes techniques, leurs avantages et leurs inconvénients.
La chirurgie de l’arthose sub talaire est réalisée dans un bloc opératoire dédié et se déroule sous garrot pour éviter le saignement. L’installation du patient est variable selon la technique chirurgicale (à ciel ouvert ou sous arthroscopie)
Selon les desiderata du patient, ses comorbidités et les habitudes locales, différentes anesthésies sont envisageables (générale, rachianesthésie, bloc péri-nerveux associé …)
Comme expliqué précédemment la chirurgie de l’arthrose sub talaire est une arthrodèse .Celle-ci peut être réalisée de 2 façons différentes selon les cas et les habitudes chirurgicales du praticien.
- – Classique à ciel ouvert :
Cela consiste à ouvrir la peau le plus souvent sous la malléole latérale pour ôter le cartilage résiduel et permettre de rapprocher les 2 os et de les fixer par des vis. Un tuyau, appelé drain de redon, pourra être fixé en fin d’intervention et assurera l’écoulement de l’hématome.
Parfois devant la perte de substance osseuse une greffe osseuse peut être proposée (au dépend de l’os du bassin).
Une contention est toujours mise en place pour 6 à 8 semaines soit par orthèse amovible soit par une botte en résine.
- – Sous arthroscopie
Cela consiste à réaliser cette même intervention mais par des ouvertures cutanées de quelques millimètres par lesquelles un caméra et des instruments adaptés sont introduit. Cela limite au maximum les risques d’infection et problèmes cicatriciels mais n’est pas réalisables dans tous les cas.
Une contention est toujours mise en place pour 6 à 8 semaines soit par orthèse amovible soit botte en résine.
Un passage en salle de réveil est indispensable avant le retour dans le service d’hospitalisation.
Et après la chirurgie ?
Les consignes post opératoires générales s’appliquent toujours (Vitamine C, pansement, oedème …).
Les suites sont très variables d’un chirurgien à un autre.
- L’appui peut être interdit pour 3 à 6 semaines avec la thromboprphylaxie (piqure contre la phlébite) qui va avec. La marche se fait par un béquillage sans appui avec le plus souvent une contention plâtrée ou en résine.
- L’appui et la marche peuvent être autorisés le jour même (en cas d’arthrodèse sous arthroscopie) sous couvert de la botte de marche qui vous a été prescrite en consultation. La marche étant souvent difficile les premiers temps il est nécessaire de venir avec 2 cannes béquilles pour soulager l’appui les premiers jours. Bien sur les déplacements doivent rester raisonnable le premier mois suivant la chirurgie. Aucune thromboprophylaxie (médicament contre la phlébite) n’est alors recommandée dans ce type de suite.
De la kinésithérapie sera prescrite dans les suites pour guider au mieux la récupération et la reprise de la marche.
Certaines machines récentes de cryothérapie et pressothérapie simultanée (froid et compression) favorisent la résorption rapide de l’oedème.
La reprise du travail varie selon le travail mais est en moyenne de l’ordre de 3 mois.
La conduite automobile est reprise vers 2 mois.
La reprise de la marche normale prend environ 3 à 6 mois.
Qu’est ce que je risque spécifiquement ? Quelles sont les complications ?
La liste ne peut être exhaustive et ne rapporte que les complications les plus fréquentes. Elles varient aussi selon le terrain (augmentées chez les diabétiques, les fumeurs, les patients souffrant d’une mauvaise circulation veineuse et artérielle …)
En plus des complications inhérentes à toute chirurgie il existe des complications spécifiques à au traitement chirurgical des tendinopathies fibulaires.
Au cours de l’intervention :
- Une lésion du nerf sural. Il longe en arrière et en dessous les tendons fibulaires. La sensibilité de la face latérale du pied est alors diminuée.
- Comme dans toute chirurgie osseuse nécessitant une fixation (ostéosynthèse) par vis ou plaque, la tenue de ce matériel dépend de la qualité osseuse qu’il est difficile de prévoir. Il peut se produire au cours de la chirurgie des fractures
Après l’intervention :
- Après le premier mois
La pseudarthrodèse qui correspond à l’absence de fusion des surfaces osseuses rapprochées. Ce risque est beaucoup plus élevé chez les fumeurs (27% des cas contre seulement 8% chez les non fumeurs)
- A long terme
Le retentissement sur les articulations adjacentes est quasi inéluctables dans le temps et fait ressurgir alors des douleurs.
Quels sont les résultats attendus ?
Le but de cette chirurgie est l’indolence et la bonne récupération fonctionnelle.
La fusion de l’arthrodèse est une phénomène biologique naturelle qui prend environ 3 mois.
L’amélioration fonctionnelle des patients est de plus de 50%.
Questions fréquentes
Faut-il m’opérer ?
Cela dépend de différents facteurs :
- L’âge
- Les comorbidités associées : TABAC, DIABETE, mauvaise circulation …
- Les objectifs fonctionnels et sportifs
- Le travail
Tous ces critères vont permettre à votre chirurgien d’envisager la meilleure solution pour vous.
Quel type d’anesthésie vais-je avoir ?
Tout est envisageable, il n’y a, à ce jour, aucun consensus dans la prise en charge anesthésique pour ce type de chirurgie. Tous les types d’anesthésie sont possibles :
- L’anesthésie générale
- La rachianesthésie (seulement les jambes)
- L’anesthésie locorégionale (seulement le pied et la cheville)
L’anesthésie la plus adaptée à votre cas vous sera proposée par l’anesthésiste au cours de la consultation préopératoire.
Est-ce que ça fait mal ?
La chirurgie d’arthrodèse sub talaire n’est pas réputée pour être douloureuse mais la douleur est une notion très subjective (propre à chacun) raison pour laquelle il est très difficile de répondre à cette question. Toute chirurgie est douloureuse (il s’agit d’une agression pour l’organisme) mais il existe de nombreuses méthodes afin de prévenir cette douleur :
- En péri opératoire des compléments d’analgésie peuvent être réalisés (infiltration d’anesthésiques locaux, blocs ou mise en place de cathéters …)
- Prendre à titre systématique le traitement antalgique prescrit notamment les 5 premiers jours. Il ne faut pas attendre d’avoir mal car il est plus facile d’empêcher la douleur d’arriver que de la stopper une fois survenue.
- Prendre le traitement anti-inflammatoire associé pendant les 5 premiers jours.
- Respecter les consignes permettant d’éviter l’apparition de l’œdème (effort inadapté, position pied pendant, glaçage +++, surélévation systématique du pied …)
Est-ce que je dois envisager une convalescence ?
NON, que l’appui soit autorisé ou pas, le béquillage permet un retour au domicile généralement le jour même. Le premier mois des aides pour les déplacements habituels (courses et autres) sont à prévoir.
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